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En généalogie, et surtout en généalogie basque, les maisons familiales jouent un grand rôle dans la compréhension de la vie de nos ancêtres. C’est des maisons familiales que les familles détiennent le plus souvent leur patronyme, et l’emplacement de la maison détermine parfois le niveau de vie de nos ancêtres.
Au cours des années, le nom de la maison, ainsi que la maison elle-même changeront, et quel meilleur moyen de suivre ces changements qu’avec des cartes et des photos !

Le long de cette étude, nous allons nous focaliser sur la Basse-Navarre, et plus précisément sur la borde de Belçaousquegainecouacoborda (dont l’étymologie a fait l’objet d’un article à part entière : Belçaousquegainecouacoborda, une découverte étymologique) qui se situe à l’écart de la plupart des habitations sur le col d’Iparla et comporte une forme très distincte, facile à repérer au niveau aérien.

Des cartes pour situer

Les premières mentions des maisons ancestrales seront écrites plutôt que cartographiées, et tracer ces indications peut se faire à travers des ressources comme celles-ci, et les registres de l’État Civil sur earchives qui font souvent référence à la maison du concerné par l’acte.

Pourtant, pour voir les premières représentations illustratives des maisons en Basse-Navarre, il faut se fier aux premières cartes et photos de la région.
Le Cadastre Napoléonien, dont il existe une indexation courante sur Gen&O, représente la carte détaillée et cadastrale la plus ancienne de Basse-Navarre. En Basse-Navarre elle englobe en général des dates entre 1830 et 1846 et reporte les dimensions précises et les toponymes des maisons présentes dans une commune donnée à l’époque.

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Ici, nous voyons Belçaousquegainecouacoborda, sa parcelle cadastrale, sa localisation géographique, sa taille, et le contour de ses murs, dans le Cadastre de Bidarray de 1840.

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La représentation cartographique des maisons de Basse-Navarre se trouve dans la Carte de l’État Major de 1845-1855 disponible sur la fonctionnalité « Remonter le temps » de l’IGN. Celle-ci, moins détaillée donne toujours la localisation et le toponyme de la plupart des maisons.


Ensuite il existe quelques cartes intermédiaires, dont les cartes du « Recueil de linguistique et de toponymie des Pyrénées » de Julien Sacaze, dont la carte de Bidarray, datée de 1887, représente de façon très générale les toponymes et localisations de Bidarray (Belçaousque n’est pas inclue ici). Elle est disponible sur le site de Gallica de la BNF (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105602695/f277.item.zoom)

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Les photographies

Au début du XXème siècle, il est finalement possible d’utiliser des photos pour tracer l’histoire des maisons et des bordes. Sans tenir compte des photos qui auront été prises par les familles elles-mêmes, l’IGN offre un répertoire de photos aériennes s’étendant entre 1938 et 2012 en Basse-Navarre

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Avec « Remonter le temps », il est également possible de regarder côte-à-côte les photos aériennes de plusieurs années, similaire à la façon de Google Earth.

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Photo aérienne de Belçaousquegainecouacoborda de 1938
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Photo aérienne de Belçaousquegainecouacoborda de 1945

Les photos plus contemporaines sont accessibles sur l’IGN et sur Géoportail :

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Belçaousquegainecouacoborda 2017


Les cartes IGN et cadastrales modernes, accessibles sur Géoportail permettent de voir l’évolution du cadastre depuis les années 1840 :

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Finalement, pour des photos plus réalistes des maisons et des bordes, il faut utiliser internet ! Autre que les photos des maisons qui sont sans doute dans la famille du propriétaire, la fonctionnalité Street View de Google Earth permet de voir des photos de la maison concernée à l’échelle humaine.
Dans le cas de Belçaousquegainecouacoborda, très isolée, cette fonction n’existe pas, mais, sur internet on trouve des photos de randonnées sur le col d’Iparla qui passe par cet endroit rural :

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Voici la borde de Belçaousquegainecouacoborda, aujourd’hui en ruine et abandonnée sur les frontières du Bastan.

Une dernière ressource, c’est https://mapcarta.com/ qui permet de voir des toponymes (fortement influencés par le basque espagnol) de maisons et de bordes ainsi qu’une vue aérienne.

L’étude minutieuse des plans parcellaires du cadastre est un bon point de départ pour l’étude de la maison basque. Un autre exemple avec les maisons anciennes d’Anhaux, en illustre l’utilité et permet d’aborder un autre plan du travail des généalogistes : la généalogie des maisons.


Sources

Géoportail  :
https://www.geoportail.gouv.fr/carte

Recueil de linguistique et de toponymie des Pyrénées (Ici Volume II Deuxième Partie : Basses-Pyrénées) :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105602695/

Remonter le temps :
https://remonterletemps.ign.fr/

Photo de randonnées :
http://abthirion.blogs.sudouest.fr/media/02/00/988130569.JPG

Cadastre Napoléonien (disponible sur earchives) :
http://earchives.le64.fr/pleade/ead.html?id=FRAD064_IR0577&c=FRAD064_IR0577_e0000019&qid=


Auteur : Jean-Max Fawzi (USA)
Projet Babel : http://projetbabel.org/etudes_basques/