Jean Peyrou et Catherine Elhordoy
par
Marie-Charlotte Peyrou ne pouvait se douter qu’un jour, dans un futur lointain, une équipe de généalogistes passionnés aimant par-dessus tout passer des heures le nez dans les archives, s’intéresserait de près à l’histoire de sa vie. Elle ne se doutait pas non plus que les événements survenus au sein de sa famille auraient vertu pédagogique, permettant l’étude d’actes et la découverte de méthodes de recherches propres à la généalogie.
Un couple deux enfants
Ses parents Jean Peyrou et Catherine Elhordoy résident à Aïcirits dans la maison Salha quand Marie-Charlotte y naît un soir de mai 1881. Elle a déjà un frère, Maximien âgé de 6 ans qui lui est né à Béhasque-Lapiste en 1875, non loin de là. Le couple a eu le malheur de perdre un premier enfant, mort-né à Béhasque en 1873. C’est sans doute la proximité avec sa mère qui a déterminé Catherine à accoucher à Béhasque car ils se sont mariés à Aïcirits en avril 1872 et on aurait pu supposer que leur premier enfant naîtrait dans cette commune.
En étudiant les dates de naissance des enfants et les écarts entre celles-ci, on peut supposer que Catherine a eu des difficultés à mener une grossesse. Il est en effet assez inhabituel pour cette période d’avoir si peu d’enfants.
Des enfants sans grands-parents
Jean Peyrou est un enfant naturel. Sa mère vit à Sauveterre-de-Béarn et y décède en mai 1866. C’est donc sans parents qu’il se marie et élève ses enfants avec sa femme qui elle perd son père assez tôt, peu avant leur mariage, en mars 1871, elle n’a alors que 34 ans. Sa mère qui vit un temps à Béhasque dans la maison Sernaits survit une dizaine d’année à son mari et décède en 1883 à Larribar-Sorhapuru. Marie-Charlotte et Maximien n’auront donc pas connu longtemps leur grand-mère.
Des prénoms et des liens
Marie-Charlotte porte le même prénom que la châtelaine Marie Antoinette Charlotte Léopoldine de Salha. Coïncidence ? On peut faire l’hypothèse que non et même pousser plus loin en supposant qu’elle fût sa marraine. Ses parents étaient employés au château, il n’était pas rare que la personnalité du village soit sollicité comme témoin, parrain ou marraine et ainsi associés aux événements importants dans la vie des habitants.
On notera également que Marie-Charlotte donne le prénom de son frère, Maximien, à l’un de ses fils.
Un cadre de vie
Aïcirits une commune d’adoption pour raison professionnelle puisque ni l’un ni l’autre n’en sont originaires. Jean Peyrou est né à sauveterre-de-Béarn et Catherine Elhordoy à Arbouet-Sussaute. Mais le famille de Catherine, ses parents, sa sœur y résident à différentes périodes, au gré des contrats de métayage qui leur fait prendre la gestion d’une ferme à des périodes données.
Les compétences du couple sont reconnues au sein de la famille de Salha qui les emploient tous deux dès 1872, lui en tant que jardinier, elle en tant que cuisinière. Jean-Baptiste-Prosper et Léopoldine de Salha, les deux châtelains jouissent d’une domesticité nombreuse : en plus de leur jardinier et de leur cuisinière, ils ont à leur service un cocher, un valet de charrue, une femme de chambre et une domestique. Le lieu de vie du couple Peyrou semble à priori agréable.
Une activité professionnelle
Jean Peyrou est au service de la famille de Salha en tant que jardinier dès 1861. Son métier semble le passionner et il est compétent. En témoigne la médaille d’argent qu’il reçoit en octobre 1900 à l’occasion de l’exposition d’horticulture et de viticulture de Saint-Palais. Cette manifestation organisée par la Société d’horticulture des Basses-Pyrénées fut couronnée d’un large succès et l’affluence nombreuse des deux jours marquent encore davantage l’intérêt porté aux cultures, au jardinage et aux plantations. Jean Peyrou est récompensé dans le 4ème groupe "Légumes" juste devant une autre habitante d’Aïcirits, Marie Ihitsague qui dû se contenter de la médaille de bronze.
Jean cultive les légumes, son épouse les cuisine … Une belle harmonie somme toute !
![]() |
![]() |
Un niveau de vie
Un contrat de mariage est rédigé par le notaire Diriart dans son étude à Saint-Palais le 20 avril 1872, 4 jours avant leur union. Jean apporte une somme de 4000 francs et Catherine 1200 francs plus du mobilier estimé à une valeur de 300 francs. Ils se font donation réciproque d’une somme de 1500 francs dont ils auront l’usufruit au décès du premier.
Propriétaires
Les Peyrou sont recensés dès 1901 comme propriétaires de la maison Sagaspé d’Aïcirits. Ils ont donc réalisé cet achat quelques années auparavant. Il faudra chercher les documents attestant cette acquisition : les matrices cadastrales, un contrat devant notaire, des hypothèques. C’est leur fils Maximien, qui semble hériter de cette maison puisqu’il est considéré propriétaire en 1922, assujetti à la taxe foncière.
Signatures
Jean Peyrou signe tous les actes marquant les événements de sa vie mais pas son épouse qui est selon la formule consacrée dite "ne le savoir".
|
|
|
|
Individu | Acte de naissance | Acte de mariage | Acte de décès | Autres actes |
---|---|---|---|---|
Jean Peyrou | ° 8/06/1835 à Sauveterre de Béarn A rechercher |
x 24/04/1872 à Aïcirits Trouvé |
+ après 1901 dernier domicile connu : Aïcirits |
CM le 20/04/1872 à Saint-Palais devant Me Diriart A rechercher |
Catherine Elhordoy | vers 1838 à Arbouet-Sussaute A rechercher |
+ après 1901 dernier domicile connu : Aïcirits |
||
Maximien Jérôme dit Maxime Peyrou | ° 30/09/1875 à Béhasque-Lapiste maison Sernaits | + après 1901 dernier domicile connu : Aïcirits |
||
Marie Charlotte Peyrou | °2/05/1881 à Aïcirits Date trouvée sur son acte de mariage |
x12/01/1901 à Aïcirits avec Jean-Pierre Prébendé Trouvé |
A rechercher |
Sources : Etat civil, Aïcirits, CG64, SdA, 5 MI 10 et 4 E 10
Etat civil, Béhasque-Lapiste, CG64, SdA, 5 MI 106
Etat civil, Larribar-Sorahpuru, CG64, SdA, 5 MI 319
Etat civil, Sauveterre-de-Béarn, CG64, SdA, 5 MI 513
Recensements, Aïcirits, CG64, SdA, E dépôt 1 F 2
Matrices générales des contributions foncière, personnelle-mobilière et des portes et fenêtres, Aïcirits, CG64, SdA, E dépôt 1 G 2
Archives notariales, Saint-Palais, notaire Diriart, étude I, CG64, SdA, III E 18074
Commentaires forum ferme